A Lyon, L'Oréal teste ses produits sur des peaux reconstruites pour éviter le recours
L'Oréal a inauguré lundi à Lyon le premier centre mondial d'évaluation prédictive de l'industrie cosmétique, qui permet de tester la sécurité de ses produits sur des peaux humaines reconstruites et non des êtres vivants.
Le géant français des produits de beauté prépare ainsi l'entrée en vigueur de la loi française tirée d'une directive européenne, qui interdira à partir de 2013 les tests sur les animaux, une pratique décriée longtemps jugée nécessaire pour découvrir des contre-indications, comme les allergies.
130.000 unités de peau reconstruite par an.
Le centre d'évaluation prédictive, pilier de la recherche du groupe, est désormais en mesure de produire 130.000 unités de peau humaine reconstruite par an, reproduisant neuf modèles de peaux différentes utilisés pour les tests réalisés en France mais aussi commercialisés dans le monde entier auprès de l'industrie cosmétique, pharmaceutique ou des universités.
Les tissus humains mis en culture proviennent de déchets d'interventions de chirurgie esthétique, essentiellement issus des seins et de l'abdomen, et permettent d'obtenir des épidermes de toutes sortes - cornée, poumon, vagin ou gencives -, mais aussi des peaux complètes avec derme et épiderme. Jacques Leclaire, le directeur du centre de recherche de Lyon, qui ne travaille que sur les peaux caucasiennes, explique que le groupe entend «mondialiser» ses recherches. «L'Oréal a également ouvert cette année un centre à Shanghaï qui travaille sur la peau asiatique», précise-t-il.
Plus de recours aux animaux.
Le centre de Lyon offre la particularité de se dispenser de recherche sur l'animal. «Ces techniques de reconstitution de peaux humaines nous permettent de ne plus avoir recours à l'animal», explique le docteur Laurent Attal, directeur général de la recherche et du développement chez L'Oréal, et ceci bien avant 2013. «Aujourd'hui, les tests des ingrédients sont réalisés à plus de 99% sans les animaux», a-t-il ajouté. A la demande des autorités, quelques cas exceptionnels de tests de sécurité de ce type sont encore réalisés.
L'ingénierie tissulaire représente un énorme gain en productivité pour L'Oréal. «Nous gagnons en coût, en délai et en compétitivité», souligne Jacques Leclaire. «Nos filtres solaires ont pu être commercialisés au terme de huit ans de recherche au lieu de 12 ou 14 ans avec des tests sur animaux».
Source : 20 minutes (12 Avril 2011)
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