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Les zoos



Les animaux dans les zoos et l'apprentissage des enfants.
 
Exhiber l'animal captif contredit la notion d'être vivant doté d'une pensée, une sensibilité, d'une liberté, d'une spécificité. Les zoos faussent la perception de l'enfant, et cautionnent chez lui l'image de l'animal objet, ce qui va totalement à l'encontre de la notion de respect de la nature, et de respect de la vie sous toutes ses formes, notion qui est par ailleurs explicitement mentionnée dans les programmes de l'enseignement public.

Les animaux qui vivent naturellement en troupeaux ou en famille sont souvent détenus seuls ou, tout au plus, à deux. Leurs instincts naturels de chasse disparaissent totalement puisqu’ils sont nourris ; leur reproduction est dirigée ; leur mode de vie est strictement encadré ; ils sont cloîtrés, manquent d’intimité, de stimulation mentale et d’exercice physique, si bien qu’ils finissent par développer des comportements stéréotypés et autodestructeurs. 
 
Ce que l'enfant observe dans un zoo lui donne une idée fausse de la nature. Les espèces y sont entassées, les animaux d'Asie sont à côté des animaux d'Afrique, ceux du Pôle Sud sont les voisins de ceux du Pôle Nord, et les espèces tropicales sont mélangées aux espèces des pays froids. L'enfant en retire l'impression d'un salmigondis désordonné, qui est la négation de la zoologie. Si l'on parle d'éducation, il faut préférer les documents filmés, qui montrent la vie telle qu'elle est.
Zoo1
Ce que l'enfant observe chez l'animal détenu dans ces parcs zoologiques est complètement différent de ce que montre l'animal libre, car on lui donne à observer des comportements pathologiques, dus à la détention. L'éléphant qui se dandine en balançant inlassablement la trompe, l'ours qui fait le beau pour quémander des cacahuètes, le fauve qui sans arrêt fait des aller-retour dans sa cage, et tout ce que l'on peut voir encore de ce genre dans n'importe quel zoo démontre que les animaux y ont des comportements anormaux, provoqués par la captivité. Et comment pourrait-il en être autrement, puisque le comportement normal d'un animal résulte de l'adéquation du patrimoine génétique de l'espèce à l'environnement ? Cette adéquation n'est évidemment, et par définition, jamais obtenue en captivité, même si l'animal est né captif, car son patrimoine génétique ne peut pas s'exprimer par les comportements qu'il aurait en liberté. Les animaux sauvages, dont l'espèce s'est différenciée dans un certain biotope, ne sont pas faits pour vivre en captivité. Pourquoi leur imposer un enfermement à vie, comme s'ils devaient subir une condamnation pénale ? Pour distraire nos enfants ? Mais l'homme a-t-il le droit de faire n'importe quoi ? Quand le sens du mot "sauvage" a perdu sa noblesse, la liberté n'est qu'un leurre, même sans barreaux. L'envers du décor des parcs zoologiques et des réserves animalières, c'est la maladie de leurs infortunés pensionnaires, souffrant de diarrhées, de pneumonies, de maladies de peau. Les guépards sont souvent frappés de paralysie du train postérieur, les otaries deviennent aveugles, les lions meurent de néphrite, les singes et les ours sombrent dans la folie.


Les réserves

Ces réserves, ou plutôt ces réservoirs, ont été lancées il y a une vingtaine d'années, par des propriétaires terriens en mal de ressources financières. Conçues en principe pour donner plus de place aux animaux, elles ont en réalité pour effet d'éviter au visiteur l'oppression du spectacle de l'enfermement. Mais un enclos reste un enclos, et la superficie qui est offerte aux animaux n'a rien à voir avec les espaces pour lesquels ils sont faits. D'ailleurs, les cages existent, dans les coulisses. Et ce mode de présentation n'a en rien amélioré la pathologie des animaux.


Les animaux en bonne santé ?

Si un vétérinaire est attaché au parc zoologique, c'est bien la preuve que les animaux y sont malades. Son rôle est d'ailleurs très ambigu. Il est conduit à soigner des animaux que la captivité elle-même rend malades, ou fous, ou des animaux qui seraient impitoyablement éliminés dans leur milieu naturel, pour le plus grand bien de l'espèce. Le résultat d'une étude comparative entre la pathologie chez l'homme en milieu carcéral (l'étude avait été faite à la prison de Fresnes) et la pathologie chez les lémuriens détenus au centre d'élevage de Jean Jacques Petter. Les résultats sont saisissants. On trouve exactement les mêmes maladies, qui atteignent les mêmes proportions d'individus, et avec le même ordre de fréquences  : maladies digestives, maladies cutanées, maladies respiratoires et cardiovasculaires, troubles du comportement. Cette étude est très significative de la responsabilité directe de la captivité et de l'état de stress permanent qu'elle entraîne.Elephanteau

Les parcs opérent par conséquent une véritable contre sélection, et pour deux raisons. La première est que tout y est fait pour que continuent de vivre des animaux qui, normalement, ne devraient pas survivre, même s'ils sont porteurs d'anomalies ou de malformations. La seconde est que dans les espaces artificiels et confinés des zoos, quels qu'ils soient, il n'existe plus aucune compétition sélective, ni alimentaire, ni sexuelle, ni territoriale, il n'existe plus rien de tous ces affrontements qui, dans la nature, contribuent à la sélection des individus, à la survie des meilleurs, donc au maintien des caractères de l'espèce.



La génétique et l'échange d'animaux entre zoo
 
Les zoos font ces échanges pour "mélanger les sangs", selon leurs propres termes, conception hautement scientifique de la génétique, comme on peut le voir ! Puisque nous parlons génétique, précisément, facteur essentiel de la préservation des espèces, il faut expliquer pourquoi les zoos ne peuvent jouer aucun rôle dans ce domaine, bien au contraire. Animal objet,  animal spectacle, animal martyr, tous animaux exploités, au nom d'un prétendu amour de la nature. Dans la nature, c'est à dire dans des populations animales à grand effectif, il se produit, d'une part, une compétition entre les individus, qui favorise ceux qui sont porteurs des meilleurs gènes et, d'autre part, un vaste brassage de la totalité des gènes, appelé panmixie, régi par le seul hasard : la conjonction des deux maintient la fixité génétique caractérisant l'espèce, à de petites variations près variations que l'on pourrait comparer à des vaguelettes à la surface de l'eau et grâce auxquelles les animaux de la même espèce sont tout à la fois identiques et différents.
Accouplement lion tigre
Au contraire, dans une population à effectif réduit, le choix des partenaires est limité, voire nul ; le brassage des gènes est réduit, et se fait en circuit fermé : on l'appelle endomixie. Eh bien, l'endomixie ne peut pas maintenir la constance génétique. Les variations ne sont plus amorties par un brassage général, et elles s'amplifient, de sorte que des caractères se multiplient alors que d'autres disparaissent. L'espèce perd sa fixité, elle se modifie sous l'effet d'une dérive génétique inéluctable. Réduire le nombre des individus, c'est hâter la transformation du patrimoine génétique de l'espèce. Or force est de constater que les zoos réalisent les conditions idéales d'une endomixie, c'est à dire d'une dérive génétique aboutissant, nécessairement et à très court terme, à une véritable modification de l'espèce. Je dénie donc aux zoos le droit de se réclamer de la préservation des espèces.


L'accouplement d'un lion et d'une tigresse donnera peut être naissance à un tigron, animal contre nature qui fera sans doute l'orgueil d'un directeur de parc zoologique soucieux de sa publicité.


La préservation des espèces

L'argument de la préservation des espèces pourrait se justifier par la réintroduction des animaux dans la nature puisque c'est dans ce seul objectif que les espèces doivent être préservées. Ce n'est pas pour les conserver en captivité. Mais on a compris qu'on ne peut espérer préserver l'espèce seulement parce qu'on a sauvegardé quelques individus. Il faut que l'effectif des animaux soit suffisant pour qu'ils conservent leurs comportements compétitifs. Il faut surtout préserver les territoires naturels, puisque c'est là seulement que l'espèce peut s'épanouir dans toutes ses potentialités. Mais il ne faut se faire aucune illusion. La réintroduction dans la nature est une affaire extrêmement complexe, et ceux qui l'ont tentée ont essuyé beaucoup d'échecs. Les animaux ne sont pas des objets. Chez d'innombrables espèces, bien des comportements résultent d'apprentissages, acquis auprès de leurs parents ou de leurs semblables. Jamais l'homme ne pourra être l'éducateur d'un animal sauvage, et particulièrement de celui qui doit rechercher son alimentation, ou qui doit chasser et tuer pour se nourrir. Rappelons-nous 
Iguanes
l'imbécillité commise il y a quelques années, qui a fait relâcher en Afrique, dans la nature, plusieurs dizaines de jeunes lions nés en captivité, élevés aux cadavres de poules, et incapables de survivre seuls ! Tous sont morts de faim, ou ont été tués parce qu'ils venaient dans les villages pour y chercher de quoi manger ! Ajoutons à cela l'obstacle insurmontable que constitueront les modifications génétiques provoquées par les endomixies, et qui empêcheront totalement l'intégration de tels animaux dans une population intacte.

Des naissances, même nombreuses, ne font pas une reproduction. Pour avoir un sens, la reproduction d'une espèce doit aussi comprendre la croissance des nouveaux individus, jusqu'au moment où  ils sont arrivés à l'âge de se reproduire. Il faut qu'au total, la natalité l'emporte sur la mortalité. Sinon, la reproduction ne veut rien dire et les naissances ne servent à rien ! Pour commencer, il faut connaître ce qu'il est advenu des nouveau nés, dont on nous parle avec attendrissement. On ne sait pas assez que leur survie est très aléatoire, soit parce qu'ils sont rejetés ou même tués par la mère, ou simplement parce qu'ils succombent à une maladie. Pour quelques espèces qui se reproduisent aisément en captivité, par exemple lion, loup, babouin, il en est des centaines qui y périclitent, et qui justement font partie de celles qui sont menacées.
 


D'où viennent les animaux ?

Les animaux viennent de divers endroits, la majorité sont échangé entre zoos.


Les spécimens sauvages sont toujours importés, y compris pour des espèces abondantes en élevage, on préfèrera du sauvage pour des questions génétiques par exemple. Bien évidemment, on parlera de "ferme d'élevage" ou de "ranching" sur les plaquettes publicitaires, car "arraché au milieu naturel" ce n'est pas très politiquement correct.

Le prélèvement dans la nature n'est pas interdit mais contrôlé, certains parcs utilisent donc cette méthode (moins coûteuse que de chercher des espèces déjà captifs) pour agrandir leur zoo.

Certaines espèces proviennent tout de même d'ailleurs.
- Les pangolins du Jardin des Plantes de Paris, proviennent d'un laboratoire de vivisection.
- Le rhinocéros blanc provient d'une ferme d'élevage d'Afrique du Sud.
- ...



Où finissent les animaux ?


Souvent, les zoos vendent ou tuent les animaux qui n’attirent plus les visiteurs. Les cerfs, les tigres, les lions et autres animaux qui se reproduisent facilement sont parfois vendus à des élevages de gibiers, eux-mêmes rémunérés par des chasseurs qui payent pour avoir le privilège de les tuer. D’autres sont vendus à des ménageries ou à des laboratoires médicaux… 



La réintroduction des animaux dans leur milieu naturel
 
Les seules espèces réintroduites sont au nombre de cinq : le bison d'Europe, l'oryx d'Arabie, l'oie des îles Hawaï, le cheval de Przewalski et le cerf du père David, toutes des espèces herbivores ! Ce qui n'est pas assez connu, c'est que ces espèces ont été sauvées non pas dans des zoos, mais dans des élevages scientifiques, spécialement conçus, disposant de vastes espaces, gérés par des spécialistes, et tenus à l'écart du public. Rien à voir donc avec des zoos, ne mélangeons pas les genres. L'expérience de réintroduction du vautour fauve, menée actuellement en France, n'est pas encore assurée du succès définitif : les oiseaux sont forcément nourris de cadavres apportés par l'homme, puisqu'ils ne trouvent plus de cadavres "naturels". Mais au moins cette réintroduction a montré, elle aussi, que pour sauver une espèce, il faut la remettre dans son milieu. On a donc, pour commencer, arraché quelques pauvres vautours à des zoos, où ils étaient en train de mourir à petit feu, incapables de se reproduire, car devenus parfaitement stériles.

Seules ces cinq espèces en voie d'extinction ont été sauvées à ce jour, non pas dans des zoos, mais dans de vastes espaces, sous contrôle scientifique.

 
 
réintroduction des animaux de zoos


Une alternative ?

Etant donné que sont en jeu à la fois la génétique et l'environnement, il est évident que pour sauvegarder les espèces, il faut et il suffit de sauvegarder les espaces. Il faut préserver des habitats suffisants pour que jouent les compétitions et la sélection, et que puisse se dérouler le programme dicté par le patrimoine génétique de chaque espèce.
Pour offrir le maximum de chances à la préservation des espèces, ce n'est pas aux zoos qu'il faut penser, car tout y est réuni pour son échec. C'est, avant tout, à la préservation absolue et sévèrement respectée des espaces naturels. C'est, accessoirement, à la mise en oeuvre, soit sur place, soit dans un environnement identique, d'établissements scientifiques, interdits au public, disposant d'espaces étendus autant qu'il est nécessaire, pour se rapprocher au plus près des conditions naturelles.



L'Ours Knut

Né le 5 décembre 2006, Knut est alors le premier ours polaire né en captivité depuis trente ans au zoo de Berlin. Rejeté par sa mère, il est rapidement pris en charge par le gardien du zoo, Thomas Dörflein, qui se consacre jour et nuit au petit ourson, lui donnant le biberon et dormant même dans son enclos. Knut devient une star, provoquant un emballement médiatique inédit en Allemagne et dans le monde entier.

Pourtant, si l’histoire de Knut est attendrissante, les conditions dans lesquelles vit l’animal soulèvent de nombreuses interrogations. L’ours partage ainsi son enclos avec trois autres congénères, dont sa mère, Tosca : « Les ours polaires sont des animaux solitaires, explique Marc Giraud, zoologue et vice-président de l’Aspas*. Lorsqu’ils atteignent l’âge d’un an, ils quittent leur mère et ne se rassemblent que très rarement. » Et son enclos ne semble guère adapté : « L’ours blanc est l’un des mammifères qui se déplacent le plus, poursuit Marc Giraud.Il marche et nage toute la journée pour trouver sa nourriture. » Le confinement dans lequel se trouvait Knut apparaît donc en totale opposition avec ses besoins élémentaires. Le zoologue pointe également du doigt l’ennui propre à la captivité, l’ours polaire étant « un animal très curieux, qui a besoin d’être stimulé ».

Ours Knut
En 2010, une enquête menée par PeTA - organisation anglo-saxonne de protection animale - à laquelle avait participé l’un des soigneurs de Knut, met en évidence de graves troubles de comportements : Knut tourne en rond et semble complètement soumis devant ses congénères. « Dans la nature, lorsque les dominants agressent les dominés, ces derniers fuient, explique le zoologue. Knut n’a pas eu la possibilité de s’enfuir, et cela a été ressenti comme une provocation chez les autres ours. » En d’autres termes, Knut serait le souffre-douleur des trois autres pensionnaires.

« Tout le monde savait qu'il était soumis à un stress énorme. Sa mort prématurée aurait pu être évitée », déclare Harald Ullmann, le porte-parole de PeTA-Allemagne au site américain TMZ (19/3/11). Il estime en effet que les nombreux signes avant-coureurs auraient dû alerter la direction du zoo. Une vision que partage Marc Giraud : « Le stress cause la diminution des défenses immunitaires, et peut être responsable - de façon indirecte - de la mort de l’animal. » Pourquoi le zoo de Berlin n’a-t-il pris aucune mesure alors que le comportement de Knut révélait des dysfonctionnements ?

Fort de la réputation internationale de l’ourson, le zoo de Berlin optimise rapidement le nom de sa mascotte : une marque est rapidement déposée, et des produits dérivés, des jouets aux bonbons en passant par des chansons et des livres, voient le jour. Grâce à Knut, le parc animalier - au bord du gouffre financier avant sa naissance - réalise depuis des bénéfices estimés à cinq millions d’euros : « Knut a été victime d’une forme de maltraitance, conclut Marc Giraud. L’affection débordante du public et les profits qui en ont découlé se sont réalisés au détriment de son bien-être. »

D'après les premiers éléments, il semblerait que « d'importantes altérations des tissus cérébraux » aient été observées. Quels que soient les résultats qui seront communiqués dans les prochains jours, ils n'exempteront pas l'Homme de sa responsabilité dans la mort de l'animal.

L’ours Knut est alors mort à l’âge de 4 ans et 3 mois, noyé suite à une infection virale du cerveau.
 
 
 



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