Usine à rêves, Hollywood cache parfois une face beaucoup plus sombre. Pour les besoins du film «De l'eau pour les éléphants» actuellement sur les écrans romands, «Tai», une éléphante asiatique de 43 ans, a été torturée, révèle ainsi l'organisation Animal Defenders International (ADI). Le pachyderme a été dressé à coups de barre et de crochet métalliques et a dû endurer les électrochocs administrés régulièrement par ses «bourreaux» pour qu'il accepte de se tenir en équilibre sur ses deux pattes avant.
Barrissements de douleur
Les vidéos en possession d'ADI et diffusées par le Daily Mail sont choquantes. Elles résonnent des barrissements de douleur de «Tai» et d'autres pachydermes dressés avec les mêmes méthodes. Selon le quotidien britannique, les scènes de torture datent de 2005 et ont été tournées dans le complexe de Have Trunk Will Travel, une société basée en Californie qui propose des éléphants dressés pour différents événements.
Sur lesdites vidéos, on découvre le fondateur de la compagnie, Gary Johnson, et la dresseuse Joanne Smith en train d'administrer des électrochocs aux pachydermes. M. Johnson avait pourtant déclaré qu'aucun animal ayant subi des sévices n'avait été présent lors du casting du film «De l'eau pour les éléphants». «Tai» n'a jamais été battue», avait-il assuré.
Directrice générale d'ADI, Jan Cramer estime que le public a été «dupé». Et la cheffe de l'organisation de défense animale d'ajouter à l'adresse des deux stars du film: «Je suis persuadée que Reese Witherspoon et Robert Pattinson seront horrifiés d'apprendre ce que «Tai» a dû endurer.»
Torture courante
La torture subie par les pachydermes est monnaie courante dans le monde du spectacle, selon l'activiste suisse de la cause animale Hans Anja Palmers. «L'éléphant est l'un des animaux les plus forts du monde vivant. Ce n'est que par la peur qu'il accepte d'obéir à l'homme, physiquement beaucoup plus faible que lui. Tous les éléphants qui participent à des spectacles ont passé par des tortures similaires à celles endurées par «Tai», accuse-t-il.
Codirecteur du cirque national et dresseur d'éléphants, Franco Knie a refusé hier de commenter ces révélations. «Il ne veut pas rallumer la polémique», précise Niklaus Leuenberger, porte-parole du Cirque Knie. Face aux critiques de Hans Anja Palmers, Franco Knie s'était pourtant exprimé en 2007 sur les origines des pachydermes du cirque national. «Nous connaissons la provenance et la façon dont sont traités les éléphants dès le début. En aucune façon, la violence n'est utilisée. D'ailleurs, quand un éléphanteau est maltraité, l'animal peut se révéler très dangereux par la suite pour le dompteur», avait-il souligné.
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