Quand les chasseurs pètent les plombs
Six chasseurs de Thermes-Magnoac répondaient de « violence en réunion » sur deux autres chasseurs de Lalanne, hier, devant le tribunal correctionnel de Tarbes.
« On l'a pas tapé. On va pas vous dire qu'on l'a tapé », jurent, croix de bois, croix de fer, les six chasseurs de Thermes-Magnoac poursuivis pour violence en réunion, hier, devant le tribunal correctionnel de Tarbes.
Le 29 décembre 2010, la battue au sanglier s'est terminée en altercation un brin inégale entre les six chasseurs de Thermes-Magnoac et deux chasseurs de la société de chasse, voisine et concurrente, de Lalanne. La battue a débuté sur le territoire de la société de chasse de Thermes-Magnoac. Un sanglier a été blessé et s'est réfugié sur une enclave, située sur la commune de Lalanne. Pas de chance pour lui, les chasseurs de Thermes-Magnoac disposent d'un droit de chasse sur cette parcelle, où l'animal a finalement été abattu. Mais pour se rendre sur cette enclave, les chasseurs de Thermes-Magnoac doivent traverser le territoire de chasse de Lalanne. Et justement, un chasseur de Lalanne qui se trouvait là aurait fait un peu trop vivement remarquer à ses voisins qu'ils avaient fait action de chasse hors de leur territoire. Il a aussitôt appelé par téléphone le président de la Société de chasse de Lalanne afin qu'il rappelle à ces chasseurs un peu trop envahissants les règlements de chasse en vigueur. à deux contre six, la discussion a tourné court. Les chasseurs de Lalanne indiquent qu'ils ont été agressés. Le président de la Société de chasse de Lalanne a été plaqué au sol avec un genou dans le dos.
« Il a pu se mettre un coup lui-même »
L'autre chasseur aurait, lui, été roué de coups à terre. Il a fait constater des hématomes par un médecin. « Il est agriculteur et bûcheron, il a pu se mettre un coup en travaillant », suggèrent, sans rire, les prévenus. C'est décidément une manie chez les chasseurs de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Pour les avocats des parties civiles, en revanche, l'agression est indiscutable. Baptiste Porcher, substitut du procureur, convient que « certes, la victime a mis de l'huile sur le feu mais en face, on s'est laissé aller à réponde de manière disproportionnée… La victime a eu trop d'hématomes pour qu'il y ait absence totale de violence. Je suis certain qu'il s'est passé quelque chose ». Et de requérir un an de retrait de permis de chasse.
Pour Me Montamat : « Les parties civiles sont à l'origine de l'altercation. Rien ne prouve qu'il y a eu des violences à leur égard ». Et de plaider la relaxe. Le jugement a été mis en délibéré au 21 juillet prochain.
Vendredi 17 Juin 2011
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