Une étude réalisée sur la cohorte EPIC montre qu’une alimentation de type végétarien et une forte consommation de fibres sont associées à un moindre risque d’hospitalisation ou de décès liés à une diverticulose.
Depuis l’hypothèse de Painter et Burkitt en 1971, une alimentation pauvre en fibres est considérée comme un facteur de risque de diverticulose. En 1994, Aldoori et coll. ont rapporté une association inverse entre l’apport en fibres et le risque de diverticulose symptomatique chez l’homme ; ce travail suggérait aussi qu’un apport élevé en viande majorait le risque de diverticulose. Par ailleurs, d’autres études ont suggéré un moindre risque de diverticulose chez les végétariens.
Pour en savoir plus, les Britanniques Francesca Crowe et coll. ont étudié l’association entre le végétarisme, l’apport en fibres et le risque de diverticulose. Ce travail a porté sur 47 033 hommes et femmes de la cohorte EPIC vivant en Angleterre ou en Ecosse. Parmi eux, 33 % se déclaraient végétariens.
Au cours d’un suivi moyen de 11,6 ans, on a dénombré 812 cas de diverticulose (906 admissions à l’hôpital et 6 décès). Après ajustement pour des variables confondantes, il est apparu que les végétariens avaient une réduction de 31 % du risque de diverticulose (risque relatif : 0,69) par rapport aux sujets mangeant de la viande. La probabilité cumulée d’être hospitalisé pour une diverticulose ou d’en mourir entre 50 et 70 ans était de 4,4 % chez les consommateurs de viande contre 3 % chez les végétariens. Il existait aussi une association inverse avec l’apport en fibres : les sujets situés dans le quintile le plus élevé (≥ 25,5 g/j pour les femmes et ≥ 26,1 g/j pour les hommes) avaient un risque réduit de 41 % par rapport aux sujets du quintile le plus bas (‹ 14 g/j pour les hommes et les femmes).
« Une alimentation de type végétarien et un apport élevé en fibres étaient tous les deux associés à une diminution du risque d’être hospitalisé pour une diverticulose ou d’en mourir », concluent les auteurs. Cela dit, ils soulignent que leurs résultats doivent être contrôlés par d’autres grandes études prospectives. Même son de cloche de la part de l’éditorialiste qui estime qu’il faut accumuler bien d’autres arguments avant de pouvoir faire des recommandations diététiques au grand public.
Source : Le Quotidien du médecin
Dimanche 20 Juillet 2011